Il n'existe actuellement aucun traitement curatif pour l'encéphalopathie hépatique, à l'exception de la transplantation hépatique, une lourde chirurgie. Les solutions thérapeutiques actuelles visent principalement à réduire les symptômes pour améliorer la qualité de vie des patients ou leur permettre d'attendre un nouveau foie.
Le facteur pathogène le plus connu étant l'ammoniac, la plupart des options thérapeutiques visent à diminuer sa production ou à favoriser son élimination.
Nous travaillons activement à tester certaines nouvelles molécules en recherche et développement avec notre modèle de ligation de voie biliaire.
Lactulose
Le lactulose est un sucre synthétique non absorbable (ce qui veut dire qu’il n’entre pas dans la circulation sanguine). Le lactulose crée un environnement hostile aux « mauvaises » bactéries dans les intestins, réduisant donc la production d’ammoniac dans les intestins. Il peut également servir à traiter la constipation. Comme tous les médicaments, le lactulose peut avoir des effets indésirables, y compris des nausées, des gaz, des crampes abdominales et de la diarrhée, et certaines personnes peuvent mal tolérer la prise de lactulose sur une longue durée.
Antibiotiques
Le métronidazole et la rifaximine sont des antibiotiques qui peuvent être utilisés pour contrôler la croissance des bactéries dans les intestins, y compris celles qui produisent l’ammoniac dans le côlon. La rifaximine est très mal absorbée par le corps, ce qui lui permet de se concentrer dans les intestins, lui permettant de réduire la reproduction des « mauvaises » bactéries.
Probiotiques
Les probiotiques, ou « bonnes » bactéries peuvent changer l’équilibre des bactéries dans les intestins, en augmentant la proportion de bonnes bactéries. Ceci peut entraîner une diminution des niveaux d’ammoniac et autres substances toxiques.
Acides aminés à chaîne ramifiée
Les acides aminés à chaîne ramifiée (isoleucine, leucine et valine) contribuent à l’entretien de la masse musculaire et augmentent l’évacuation de l’ammoniac (principalement à travers les muscles).
Transplantation hépatique
Le traitement ultime pour traiter l’EH est de remplacer le foie endommagé d’un patient avec le foie d’un donneur en bonne santé. La plupart des patients qui reçoivent une greffe de foie connaissent une amélioration des fonctions cérébrales. Toutefois, il est important de contrôler et de prévenir les épisodes de l’encéphalopathie hépatique manifeste (sévère) dans la mesure du possible car de nombreux épisodes de celle-ci peuvent potentiellement entraîner des lésions cérébrales permanentes (et donc irréversibles). Pour cette raison, il est extrêmement important de prendre soin du cerveau pendant la durée de la maladie.
Référence
Christopher Rose, Adrianna Michalak, Marc Pannunzio, Nicolas Chatauret, Andrea Rambaldi, Roger F. Butterworth (2000) Mild hypothermia delays the onset of coma and prevents brain edema and extracellular brain glutamate accumulation in rats with acute liver failure. Hepatology, 31: 872-877. doi: 10.1053/he.2000.5923