L’encéphalopathie hépatique est une complication neurologique d’une maladie du foie. Les mécanismes menant au développement de l’encéphalopathie sont complexes et mettraient en scène plusieurs facteurs d’origines différentes. L’ammoniac est considéré comme le facteur principal. Cette substance neurotoxique est présente en grande quantité chez les patients atteints d’encéphalopathie hépatique. D’autres facteurs comme la présence d’inflammation ou l’accumulation d’acides aminés aromatiques participent aussi au développement de la maladie. Beaucoup de travail reste à faire au sujet de la pathogenèse de l’encéphalopathie hépatique. Les métaux lourds représentent une piste éventuelle vers une meilleure compréhension de la pathologie. Parmi ceux-ci, le zinc et le manganèse retiennent particulièrement l’attention. Le zinc est l’un des éléments traces les plus importants pour le corps humain dont les niveaux dans l’organisme peuvent être affectés par une maladie hépatique. Les suppléments de zinc incorporés dans la diète ont été avancés comme une possible thérapie, mais sont loin d’être concluants. Établir l’efficacité d’un tel traitement est un des buts de ce papier. Des rats recevront une diète avec supplément de carbonate de zinc. Ils passeront plusieurs tests d’orientation et d’attention et leurs niveaux et activité d’ornithine transcarbamylase et de glutamine synthetase seront comparés avec ceux de rats témoins ayant reçu une diète normale. Le manganèse est un élément omniprésent dans les aliments. Comme le zinc, il entre dans la composition de nombreuses métalloenzymes. Le manganèse est excrété en très grande partie dans la bile. Une maladie hépatique jouant sur l’élimination ou la composition de la bile peut entrainer une augmentation des taux de manganèse dans le corps. De là, le manganèse s’accumule au niveau des ganglions de la base et peut causer une toxicité. L’évaluation des effets de l’accumulation de manganèse sur le cerveau des rats cirrhotiques avec épisodes d’encéphalopathie hépatique fut un autre but de ce projet. Les rats recevront tout d’abord une diète exempte de manganèse puis une injection d’acétate d’ammonium (3,5 mmoles/kg, ip). Ils passeront des tests tels le labyrinthe de Morris, le champ ouvert et le pont étroit. Il sera important de mesurer la formation et la présence de molécules affectées par le manganèse comme l’acétylcholine ou encore des neurostéroides. En s’intéressant davantage aux métaux lourds et à leur rôle dans l’encéphalopathie hépatique, il sera possible de mieux caractériser les facteurs à la genèse de la maladie. Les solutions pour pallier aux concentrations anormales de zinc et de manganèse offriront de futures thérapies potentielles à l’encéphalopathie hépatique.