La maladie hépatique chronique (MHC) entraîne des complications graves dont l’encéphalopathie hépatique (EH). Les manifestations cliniques de l’EH sont des troubles de mémoire et d’apprentissage évoluant vers l’astérixis et le coma. L’EH se présente sous forme d’épisodes qui seraient médiés par la circulation d’ammoniaque. Par contre, les traitements diminuant l’ammoniaque ne permettent pas une réduction complète des déficits cognitifs. Ce projet suggère l’implication d’un nouveau facteur : l’acide urique (AU). L’hyperuricémie causée par une augmentation de l’AU circulant est considérée comme un facteur causal de la perte cellulaire et l’inflammation au niveau de plusieurs organes incluant le cerveau. Considérant que, dans le contexte de la MHC, l’hyperuricémie pourrait induire de la neuroinflammation, de la perte neuronale et des altérations comportementales, notre hypothèse est que l’AU participe à la pathophysiologie de l’EH. Pour confirmer l’hypothèse, nous utiliserons un modèle murin bien établi de cirrhose par ligation du canal biliaire (LCB), chez lequel nous induirons une hyperuricémie par l’administration d’une diète contenant 3% d’AU (HUAD). Pour mesurer l’effet sur la cognition, nous utilisons des tests comportementaux mesurant l’anxiété et la mémoire. Nous mesurerons également la neuroinflammation et la perte neuronale. Nos résultats préliminaires indiquent que, chez des animaux sains, la diète HUAD induit des troubles de mémoire ainsi qu’une augmentation de l’apoptose cérébrale. Chez les LCB, la diète HUAD induit des déficits de mémoires de manière précoce. En conclusion, l’AU, par ses effets sur le cerveau, induit des déficits cognitifs et une perte cellulaire au niveau cérébral.